Un artiste espagnol a été interpelé mercredi dernier pour avoir vandalisé la tombe du dictateur Francisco Franco près de Madrid, la capitale de l’Espagne. Cet épisode vient alimenter la polémique qui divise le pays sur le sort à accorder à la dépouille de l’ancien dictateur.
L’artiste Enrique Tenreiro a été interpelé pour avoir peint une colombe rouge et les mots «pour la liberté» sur la tombe de Franco. La télévision publique TVE a diffusé une vidéo montrant l’homme s’agenouiller sur la tombe, face à l’autel de la basilique du mausolée gigantesque que le dictateur s’était fait construire, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Madrid.
Il aura eu le temps d’écarter les bouquets de fleurs et de peindre une colombe en rouge et d’écrire la phrase «Pour la liberté» avant qu’un garde de sécurité n’intervienne pour stopper son geste.
Habitué des performances, parfois provocatrices, Enrique Tenreiro a revendiqué dans le journal El Mundo «une action de protestation» pour «la liberté volée» à la génération de ses parents et de ses grands-parents sous l’ère du règne du dictateur Francisco Franco.
Cet acte est commis alors que l’Espagne est en pleine polémique avant l’exhumation annoncée du corps de l’ancien dictateur. Les députés espagnols ont approuvé en septembre un décret du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez autorisant l’exhumation de Franco.
Le corps devait être transféré, dans un premier temps, dans un cimetière madrilène. Mais la famille de Franco voudrait désormais le faire réenterrer dans une crypte qu’elle possède dans la cathédrale de Madrid.
Le gouvernement plaide pour que le dictateur, qui avait remporté la guerre civile avec l’aide d’Hitler et de Mussolini, ne mérite pas «une tombe d’Etat» et suggère son transfert vers un lieu discret.
Le gouvernement a fait appel au Vatican qui a souhaité qu’un dialogue entre le gouvernement et la famille permette que la dépouille de Franco soit inhumée ailleurs que dans cette cathédrale de Madrid.