Le gouvernement socialiste portugais, soutenu par la gauche radicale, a présenté hier mardi, un projet de budget pour 2019 qui affiche l’objectif ambitieux de réduire le déficit budgétaire du pays à un niveau historiquement bas, tout en augmentant le traitement des fonctionnaires, les aides sociales aux familles et les investissements dans le système public de la santé.
Ce projet de budget s’appuie sur trois années de redressement de l’économie portugaise, grâce entre autres à la croissance soutenue des exportations, à la hausse des investissements étrangers et au dynamisme des secteurs du tourisme et de l’immobilier.
Il vise un déficit de 0,2% du Produit Intérieur Brut, contre 0,7% attendu cette année, pour une croissance économique de 2,2%, juste un peu moins que cette année.
Il prévoit également d’augmenter de 16% à environ 4,1 milliards d’euros l’investissement public dans le but de financer des dizaines de nouveaux centres médicaux à travers le pays et de nouvelles lignes de chemin de fer.
La rémunération moyenne dans la fonction publique augmentera de plus de 3%. Cette mesure, qui coûtera 850 millions d’euros, a été présentée par le ministre portugais des Finances, Mario Centeno comme la plus forte hausse des salaires dans l’administration publique de ces dix dernières années.
Le projet de budget anticipe un taux de chômage à 6,3% l’an prochain contre 6,9% en 2018. Le Parlement doit se prononcer en première lecture, sur ce projet de budget le 30 octobre prochain.
A un an des élections législatives, ce budget 2019 est plus que jamais politique. La hausse des dépenses a pour but de satisfaire les alliés de gauche du gouvernement socialiste minoritaire qui lui reprochaient de privilégier la réduction du déficit au détriment de l’investissement public.
Le maintien de cette alliance pourrait bien s’avérer indispensable car les sondages, s’ils le donnent largement en tête des intentions de vote, n’accordent pas de majorité parlementaire au Parti socialiste du Premier ministre Antonio Costa.