L’Espagne va finalement fournir 400 bombes à guidage laser à l’Arabie saoudite dans le cadre d’un contrat controversé qui avait été remis en cause suite au conflit armé au Yémen.
« Au final, la décision est de livrer ces bombes pour honorer un contrat datant de 2015 … et dans lequel nous n’avons découvert aucune irrégularité justifiant de ne pas l’exécuter », a indiqué jeudi le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell, sur la radio Onda Cero. Et d’ajouter qu’ « il faut honorer ce contrat ».
Craignant des tensions diplomatiques entre les deux royaumes, la ministre espagnole de la Défense, Margarito Robles, s’était montrée, lundi dernier, disposée à exécuter ce contrat d’une valeur de 9,2 millions d’euros (10,1 millions de dollars).
Pourtant, l’exécutif espagnol avait déclaré le 4 septembre dernier renoncer à fournir à l’Arabie saoudite cet armement déjà payé. Cette annonce faisait suite à des bombardements effectués en août au Yémen par la coalition militaire arabe sous commandement saoudien, lesquels ont tué des dizaines d’enfants.
A vrai dire, une éventuelle annulation mettait en danger un contrat plus lucratif. En effet, Navantia, l’entreprise publique espagnole de chantiers navals basée dans le fief socialiste de l’Andalousie, est sur le point de décrocher une commande de cinq corvettes pour une enveloppe d’1,8 milliard d’euros (1,98 milliard de dollars). Ces derniers jours, ses effectifs y ont ouvertement exprimé leurs craintes pour leurs postes si jamais cette commande n’était pas bouclée.