L’agence Bloomberg a révélé que Pékin étudiait la possibilité de rapprocher deux opérateurs mobiles, China Unicom et China Telecom, une opération de fusion qui pourrait permettre au pays d’accélérer la mise en service de la 5G.
Le résultat de cette fusion serait un mastodonte de plus de 550 millions d’abonnés dans le mobile, derrière China Mobile, l’opérateur historique qui compte près de 900 millions de fidèles.
L’importance de cette fusion va bien au-delà du simple intérêt commercial. La future entité sera capable d’investir massivement dans la 5G, une technologie que la Chine juge stratégique pour son économie, au point d’en faire un des piliers de son programme «Made in China 2025» qui vise à faire du pays une référence mondiale en matière d’innovation et de nouvelles technologies. L’Empire du Milieu est déterminé à ne pas se laisser distancer par les Etats-Unis.
Sous cet angle, l’annonce d’une possible fusion entre China Unicom et China Telecom apparaît comme une réponse à l’annonce au printemps dernier, de la fusion de T-Mobile US et Sprint, les troisième et quatrième acteurs du secteur des télécommunications aux Etats-Unis, qui ont notamment promis d’investir 40 milliards de dollars dans un réseau 5G pour couvrir 90% de la population américaine à l’horizon 2024.
Les Etats-Unis et la Chine se retrouvent donc engagés dans ce qui a été qualifié dans le Financial Times par un ancien directeur de l’information du Département américain de la sécurité intérieure de «guerre froide digitale».
Cette rivalité prend une tournure particulière à un moment où les Etats-Unis considèrent la Chine comme une cybermenace croissante pour leur sécurité intérieure et sont donc déterminés à maintenir leur avance dans ce domaine.