Le gouvernement allemand a approuvé la semaine dernière un texte visant à considérer la Tunisie, le Maroc et l’Algérie comme « pays sûrs ». Ainsi, les demandes d’asile des citoyens originaires de ces pays maghrébins seront quasi-systématiquement rejetées, sans obligation de justifier cette décision.
Dans ces trois pays, « il peut être démontré que, d’une manière générale et uniformément, il n’y est jamais recouru à la persécution telle que définie à l’article 9 de la directive 2011/95/UE, ni à la torture, ni à des peines ou traitements inhumains ou dégradants, qu’il n’y a pas de menace en raison d’une violence aveugle dans des situations de conflit armé international ou interne », est-il mentionné dans le projet de loi de l’exécutif allemand.
D’après le Conseil des ministres de la chancellerie, le nombre dérisoire de demandes d’asile acceptées en provenance de la Tunisie, du Maroc et de l’Algérie justifie sa détermination à faire adopter cette disposition légale. Plus précisément, 99 % des demandeurs d’asile algériens ont été déboutés outre-Rhin en 2017. Au cours de la même année, les autorités compétentes allemandes n’ont accepté rien que 4,1 % des demandes d’asile de Marocains et 2,7 % de celles de Tunisiens.
Le gouvernement allemand a voulu renforcer les critères d’accès à l’asile pour les ressortissants des pays d’Afrique du nord suite à la série d’agressions sexuelles survenues au cours de la nuit du Nouvel 2015 à Cologne. Les forces de l’ordre allemandes avaient accusé des Maghrébins d’en être les auteurs.