L’Italie exige un partage de la prise en charge des migrants secourus en Méditerranée, avec l’ensemble des Etats membres de l’Union Européenne (UE) en cas de débarquement de ces migrants dans ses ports, une exigence qui est assimilée à du chantage par nombre de capitales européennes.
« L’Italie ne veut plus être l’unique pays de débarquement des migrants sauvés en mer par les unités navales de l’opération Sophia», a indiqué le ministre italien des Affaires étrangères, Enzo Moavero Milanesi, dans une lettre adressée le mercredi 18 juillet dernier, à la Haute représentante de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini. Pour information, le mandat de l’opération Sophia se termine à la fin de cette année.
Rome souhaite dorénavant que l’arrivée de clandestins dans les ports italiens soit conditionnée par une répartition plus équitable de la prise en charge de ces migrants avec les autres Etats membres de l’UE.
Divers pays ont ainsi exprimé leur mécontentement lors d’une réunion à Bruxelles vendredi dernier, assimilant cette condition à une sorte de chantage.
Ce qui n’a pas empêché le Président du Conseil des ministres italiens, Giuseppe Conte, d’informer le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, des nouvelles conditions pour les débarquements des migrants secourus en Méditerranée sur les ports italiens.
«Les Etats membres se sont donnés cinq semaines, soit jusqu’à la fin du mois d’août, pour trouver une solution à la demande de l’Italie de ne plus être obligatoirement le pays où sont débarqués les migrants embarqués à bord des navires de l’opération Sophia», ont confié vendredi soir à la presse, trois sources européennes proches du dossier.
A l’heure actuelle, la mission Sophia se sert de six bateaux d’Etats membres de l’UE (l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Irlande, l’Italie et la Slovénie) pour combattre la traite des êtres humains et éviter les naufrages entre la péninsule italienne et les côtes libyennes.