Le gouvernement italien a annoncé la renationalisation la compagnie aérienne Alitalia, donnant des garanties à son électorat mais suscitant en même temps, de nombreuses inquiétudes dans la presse puisque le transporteur aérien italien en difficulté financière depuis belle lurette, a d’ores et déjà coûté cher à l’Etat italien à travers les plans de relance et de renflouement de ses caisses.
Le ministre italien des Transports, Danilo Toninelli a affirmé mercredi qu’«Alitalia redeviendra une entreprise nationale et 51 % des parts seront dans des mains italiennes».
Le mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), l’une des deux formations politiques membres de la coalition gouvernementale et dont est issu Toninelli, «a toujours soutenu cette position», affirme le quotidien Il Manifesto.
Le journal communiste a indiqué ensuite que «la majorité des employés qui se sont opposés au plan d’économie l’an dernier ont voté M5S et une déléguée syndicale (d’Alitalia) est devenue sénatrice».
De l’avis d’Il Foglio, cette renationalisation est inopportune, du fait qu’Alitalia est en difficulté et que «le marché aérien est de plus en plus concentré».
«Toninelli déclare que ‘l’italianité est un élément fondamental’, sans expliquer aux contribuables pourquoi ils devraient supporter les coûts d’une entreprise qui, en 2017, a dégringolé en quatrième position pour ce qui est du nombre de passagers au départ ou à destination de l’Italie, après Ryanair, EasyJet et Lufthansa», a poursuivi ce journal libéral Il Foglio.
Créée en 1946, Alitalia a commencé à sombrer au cours des années 1990, enregistrant une succession de faillites suivies de plusieurs opérations de renflouement et de relance.
Cette compagnie aérienne sera finalement privatisée en 2009 et, entre 2014 et 2015, l’émirati Etihad en a acquis 49 % des parts. L’an dernier, Alitalia est placée sous tutelle de l’Etat suite au rejet par voie référendaire d’un plan d’austérité.