Le sommet qui s’est tenu en début de semaine à Pékin entre la Chine et l’Union européenne a vu les deux parties se rapprocher discrètement pour former ce qui ressemble au premier abord, à un front économique commun contre le président américain Donald Trump et son administration.
Pour ce sommet, les institutions européennes étaient représentées par Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, Donald Tusk, le président du Conseil européenne, et Jyrki Katainen, le commissaire chargé des investissements.
A l’issue de ce sommet, les deux parties ont adopté une «déclaration commune» formulée en 26 points en rapport avec les domaines stratégiques pour le commerce sino-européen.
Dans cette déclaration commune, Pékin et Bruxelles entendent défendre un système multilatéral «transparent, non discriminatoire et inclusif» autour d’une rénovation de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), au moment où le président américain s’accroche à un modèle bilatéral, sans compromis à ce jour.
La Chine s’est également engagée à «promouvoir et faire respecter les droits de propriété intellectuelle», alors que le pays est connu pour son vaste réseau de contrefaçons. En outre, six accords ont pu être signés, notamment dans le domaine du changement climatique.
Quoi qu’encourageante, la déclaration commune entre la Chine et l’Union européenne doit encore faire ses preuves. Les pays européens poursuivent deux objectifs en cherchant à amener la Chine à ouvrir son marché sans imposer un transfert de technologies aux entreprises occidentales.
Tout d’abord faciliter le travail des entreprises européennes présentes en Chine, dont deux sur dix sont soumises à un transfert forcé de technologies. Ensuite, couper l’herbe sous le pied de Donald Trump en le privant de l’une de ses principales revendications contre la Chine, et ainsi désamorcer une guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis aux retombées planétaires potentiellement catastrophiques.