Le vice-président de la Douma, la chambre basse du parlement russe, Piotr Tolstoï a annoncé que les députés préparent une loi qui obligera les journalistes russes travaillant pour certains médias à se présenter comme «agent de l’étranger».
Cette proposition de loi doit être votée en deuxième lecture par la Douma la semaine prochaine. Si elle est adoptée, elle devra ensuite être approuvée en troisième lecture par les députés puis votée par les sénateurs, une étape qui représente généralement une formalité, avant d’être promulguée par le président russe Vladimir Poutine.
Selon Piotr Tolstoï, qui en est l’un des auteurs de ce projet, cette loi obligera les personnes concernées à «publier des rapports concernant leurs financements et la manière dont ils utilisent leur argent».
Cette loi a pour but de répondre à ce que les russes considèrent comme une violation des droits de leurs journalistes à l’étranger.
Cela fait de nombreuses années que l’Etat russe a des rapports tendus avec toute implication étrangère dans la gestion des médias. En 2012, une loi a été votée pour obliger les organisations bénéficiant d’un financement de l’étranger et ayant une « activité politique », un concept volontairement flou, à s’enregistrer comme « agent de l’étranger » et s’afficher en tant que tel dans toute communication ou activité publique.
En novembre dernier, en réaction à l’obligation faite à la chaîne RT, contrôlée par l’Etat russe, de s’enregistrer cous l’appellation d’«agent de l’étranger » aux Etats-Unis, la loi russe a été étendue à tout média international opérant en Russie.
Cette mesure de rétorsion s’est appliquée aux radios Voice of America et Radio Free Europe/Radio Libertyett, financées par le Congrès américain, ainsi que sept autres médias qui leur sont affiliées.