Les élus de la Chambre des communes ont rejeté par 319 voix contre 303 un amendement présenté par les europhiles qui prévoyait un droit de veto pour le Parlement sur le résultat des négociations. Ce vote est une victoire pour le gouvernement et sa Première ministre qui estiment que cet amendement aurait pu les affaiblir dans les négociations avec Bruxelles sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Il aura fallu à la Première ministre une manœuvre de dernière minute pour arracher ce vote qui lui évite de se retrouver dans une situation des plus inconfortables. Juste avant le vote, le gouvernement a mis de l’eau dans son vin en accordant au Parlement un possible droit de regard sur l’accord avec Bruxelles devant sceller la sortie de l’Union européenne, alors qu’il se bornait jusqu’ici à offrir aux parlementaires un vote consultatif sur l’éventuel accord final, sans possibilité de s’opposer au résultat des négociations. La nouvelle proposition du gouvernement accorde au président du Parlement le pouvoir de décider si les députés peuvent proposer des amendements.
Le gouvernement ne dispose que d’une mince majorité d’une dizaine de sièges à la Chambre des communes. En plus, le parti conservateur est déchiré entre deux ailes, une europhile qui veut maintenir des liens étroits avec l’Union européenne après la sortie du club, et l’autre europhobe qui veut rompre les amarres de manière nette. Et c’est justement de cette frange europhile de son partie qu’est venue l’amendement qui a été rejeté hier.