Le Sénat français a adopté hier mardi, en première lecture, la réforme très contestée de la Société Nationale des Chemins de Fer (SNCF), après l’avoir amendée pour donner des gages aux syndicats, et éviter ainsi une nouvelle grève des cheminots.
Cette réforme a été adoptée par 240 voix pour et 85 contre. Le texte doit faire l’objet lundi prochain, d’une commission mixte paritaire chargée de trouver un texte commun entre députés et sénateurs.
Parmi les amendements apportés par les sénateurs au projet de loi pour rassurer les syndicats, figure un maintien de la rémunération pour les agents de la SNCF qui seraient transférés vers d’autres entreprises ferroviaires après l’ouverture à la concurrence.
Mais ces concessions n’ont pas suffi à rallier l’ensemble des syndicats à la réforme. Si la CFDT et l’Unsa n’excluent plus une sortie de la grève si le texte est encore amélioré significativement lors de la commission mixte paritaire lundi prochain, SUD-Rail, dont une centaine de cheminots étaient rassemblés devant le palais du Luxembourg, n’envisage pas cette éventualité.
La réforme de la SNCF vise entre autres à abolir le statut des cheminots pour les nouveaux employés dans le but de réduire les coûts dans l’entreprise dans la perspective de l’ouverture à la concurrence voulue par l’Union européenne.
Il prévoit également de transformer la compagnie ferroviaire, actuellement entreprise publique, en société anonyme à capitaux publics qui resteront incessibles, afin de rassurer les syndicats qui dénonçaient une privatisation rampante.
Le gouvernement français a promis de reprendre 35 milliards d’euros de la dette de la compagnie ferroviaire sur un total d’environ 50 milliards. Ce projet est vivement contesté par la gauche et les syndicats dont le mouvement de grève entre dans son troisième mois.