C’est dans la plus grande discrétion que le sanguinaire président syrien Bachar al-Assad a été reçu hier jeudi dans la soirée à Sotchi, sur les abords de la mer Noire par son homologue russe Vladimir Poutine.
Les deux hommes se sont mutuellement félicités pour la réussite des opérations militaires engagées en Syrie et se sont prononcés pour une reprise du dialogue politique.
La visite surprise a été annoncée a posteriori. Vladimir Poutine et Bachar al-Assad avaient toutes les raisons d’afficher un contentement. L’armée syrienne, appuyée par les forces russes, a marqué de nombreux points face à la rébellion, mais elle a tué des centaines de milliers de morts parmi les civils dont la majorité des femmes et des enfants sans défense, sans parler des millions de déplacés syriens.
Les deux alliés ont repris la grande majorité des territoires conquis par l’organisation djihadiste Etat islamique et ont significativement affaibli les groupes rebelles, les chassant de la ville d’Alep et des quartiers de la Ghouta orientale près de Damas. Mais les avions russes et syriens ont complètement détruit la pluparts des infrastructures et des habitations du pays.
Le président Bachar al-Assad ne s’est pas rendu à Sotchi pour afficher les victoires militaires des deux alliés, mais plutôt pour préparer le terrain à une reprise du processus de paix souhaitée par le Kremlin.
Sa rencontre avec Poutine, intervient à la veille d’une rencontre entre le président russe et la chancelière allemande Angela Merkel et à une semaine, de la visite du président français Emmanuel Macron en Russie. Quelques mois après l’échec du Congrès organisé à Sotchi, le président russe veut ainsi relancer un processus de dialogue politique qui était au point mort.
Lors de leur dernière rencontre en décembre dernier, Bachar al-Assad et Vladimir Poutine s’étaient brièvement entretenus sur la base russe de Hmeimim, en Syrie, et le président russe avait profité de l’occasion pour annoncer le retrait d’une partie du contingent militaire russe.