Les autorités européennes de la concurrence s’apprêtent à infliger une amende à Altice, le groupe de médias et de télécoms de Patrick Drahi, pour avoir pris le contrôle de Portugal Telecom avant d’en obtenir l’autorisation officielle en 2015.
Selon une source proche du dossier cité par l’agence Reuters, la Commission européenne pourrait annoncer sa décision dès la semaine prochaine, mais il n’est pas exclu que ce calendrier puisse encore évoluer.
En février 2015, Altice avait notifié à l’exécutif européen son projet de rachat de Portugal Telecom suite à un accord conclu avec le brésilien OI. La Commission européenne avait donné sous conditions son feu vert à l’opération en avril 2015, mais Bruxelles, qui a enquêté sur Altice depuis mai 2017, estime qu’Altice était en mesure d’exercer une influence déterminante sur l’opérateur portugais avant même que l’opération en question ne soit notifiée ou autorisée.
Cette pratique, qui consiste à prendre le contrôle d’une société plus ou moins discrètement sans attendre l’accord des autorités concurrentielles, porte le nom de « gun jumping ».
Altice, qui n’a pas réagi à l’information, est exposé à une amende qui peut aller, selon le droit de l’Union européenne, jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires annuel mondial.
Et cette affaire n’est pas la première du genre puisque qu’Altice a déjà écopé en France en novembre 2016 d’une lourde amende de 80 millions d’euros pour avoir procédé à l’intégration de SFR et Virgin Mobile avant le feu vert réglementaire.
L’Autorité de la concurrence était parvenue à prouver qu’Altice avait activement travaillé à la fusion en amont de la validation, en renforçant leurs liens économiques ou encore en échangeant des informations stratégiques.