La justice italienne a annulé le placement sous séquestre du navire d’un organisme humanitaire espagnol soupçonné d’aider les migrants à rejoindre de manière illégale l’Italie en provenance des côtes libyennes.
Le tribunal de Raguse en Sicile a jugé que l’intervention réalisée le 15 mars dernier par l’ONG Proactiva Open Arms pour secourir 218 migrants au large des côtes libyennes se justifiait du fait que ces clandestins subissaient de «graves violations des droits de l’Homme en Libye».
Le travail forcé, le viol et la détention sans nourriture font partie du nombre de ces violations de droits humains, comme mentionné par le juge Giovanni Giampiccolo dans les attendus de sa décision.
L’organisme humanitaire espagnol a porté secours aux passagers à bord des deux bateaux bondés contrairement aux instructions des garde-côtes libyens, qui ont demandé à Proactiva Open Arms de laisser un de leurs bateaux s’en occuper. Ainsi, les autorités ont procédé à la saisie navire de l’ONG dès qu’il est arrivé en Italie.
Il est à noter que le capitaine de ce bateau et le coordonateur de Proactiva Open Arms font toujours l’objet d’une enquête criminelle pour soutien à l’immigration clandestine.
Cette affaire montre l’opposition diamétrale entre les organismes humanitaires et l’Union Européenne (UE), qui collabore étroitement avec les autorités libyennes pour lutter contre l’arrivée des migrants.