Dans une tribune publiée hier mercredi par le Financial Times, Tom Enders, le président exécutif de l’avionneur européen Airbus, a déclaré souhaiter que la Grande-Bretagne clarifie davantage ses relations futures avec l’Union européenne, au risque de voir son entreprise perdre des investissements.
La mise en garde de Tom Enders est sans équivoque : « la Grande-Bretagne doit prendre conscience que les investissements futurs ne sont pas un acquis».
Après des mois de laborieuses tractations, Bruxelles et Londres sont parvenues le mois dernier, à adopter les lignes directrices des négociations sur les futures relations entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne après le Brexit.
En parallèle, la Première ministre britannique Theresa May a accepté un plan de transition de 21 mois avec les dirigeants européens pour maintenir les liens commerciaux actuels jusqu’au 31 décembre 2020.
Mais cette position est loin de suffire au président exécutif d’Airbus, qui se veut très précis dans ses doléances.
Tom Enders souhaite notamment que la Grande-Bretagne reste membre de l’agence européenne de la sécurité aérienne (EASA), ce qui permettrait aux avions Airbus d’obtenir les autorisations nécessaires de vol, que soit maintenue la libre circulation des pièces d’avion et des personnes à travers le Royaume-Uni et l’Europe, dont dépendent fortement les activités de l’avionneur, et que soit trouvé un accord couvrant les programmes de sécurité, de défense et d’espace entre la Grande-Bretagne et l’UE.
Airbus est un acteur ayant suffisamment de poids sur l’économie de la Grande-Bretagne pour que sa position soit prise en compte. L’avionneur européen, dont le siège social est basé en France, emploie 15.000 salariés en Grande-Bretagne, y compte en tout 25 sites où sont notamment conçues toutes les ailes de ses avions commerciaux et dépense plus de 5,74 milliards d’euros auprès des fournisseurs britanniques. Ses activités dans le Royaume Uni soutiennent 117 000 emplois.