Le groupe français Gemalto, spécialiste des cartes à puces et côté aux Pays-Bas, a remporté le marché de la fabrication du nouveau passeport bleu britannique, un comble quand on sait que ce retour au passeport bleu sombre a été érigé en symbole de la reconquête de la souveraineté britannique par les partisans du Brexit.
Gemalto a remporté ce marché de 562 millions d’euros, à la suite d’un appel d’offres européen lancé par le ministère britannique de l’Intérieur. L’entreprise, en passe d’être rachetée par le groupe français d’électronique et de défense Thales, s’est montrée moins onéreuse que sa concurrente britannique Delarue.
Le contrat passé avec Gemalto d’une durée de onze ans et demi et devrait faire économiser 137 millions d’euros au contribuable britannique par rapport à l’offre faite par Delarue. De plus les centres de production de Gemalto de Fareham et Heywood devraient créer 70 nouveaux emplois.
Le ministère britannique de l’Intérieur a défendu son choix opéré à l’issue d’ « une compétition juste et ouverte destinée à s’assurer que le nouveau contrat fournit un produit sûr et de haute qualité et offre aux clients le meilleur rapport qualité-prix ». Mais cet argumentaire est loin de calmer les passions qu’a déchaînées cette décision dans le pays.
Les réactions des europhobes vont de « pour le moins incongrue » à « scandaleuse et absurde » alors qu’elle fait sourire chez les anti-Brexit.
Au micro de la BBC, Martin Sutherland, le patron de Delarue, a invité la Première ministre Theresa May à venir expliquer elle-même la décision à ses salariés.