La Knesset, le Parlement israélien, a adopté mardi un projet de loi qui prévoit un relèvement de la majorité requise pour céder les portions de Jérusalem à toute « entité étrangère ». Le texte vient compliquer le passage sous souveraineté palestinienne de certaines zones de la ville dans le cadre d’un futur accord de paix.
Ce projet de loi, porté par la députée Shuli Moalem-Refaeli du Foyer juif, a été adopté avec 64 voix pour, 51 contre et une abstention. Avec lui, il ne faudra plus 61 mais 80 députés, sur 120, pour approuver un transfert vers une souveraineté palestinienne, dans le cadre d’un futur accord de paix.
Le projet de loi, soutenu par l’actuelle coalition de droite au gouvernement, permet également de modifier la définition « municipale » de Jérusalem, certains secteurs de la ville pouvant ainsi « être déclarés comme des entités séparées ». La nouvelle législation est un amendement de la Loi fondamentale de Jérusalem, votée en 1980, qui avait fait de la ville sainte « entière et unifiée » la capitale d’Israël.
Le vote du Parlement israélien intervient moins d’un mois après la reconnaissance par le président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale de l’Etat hébreu. L’amendement voté mardi, en cas de reprise du processus de paix au point mort depuis 2014, risque de fortement compliquer les pourparlers en vue d’un accord entre Israël et les Palestiniens.
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a déjà déclaré dans un communiqué que la décision du président américain et la nouvelle loi israélienne équivalaient à « une déclaration de guerre au peuple palestinien et à son identité politique et religieuse ».