Dans un entretien accordé à la radio Cadena Ser, le ministre espagnol de l’Economie Luis de Guindos a évalué à un milliard d’euros le coût économique de « la crise de l’indépendantisme » en Catalogne, du fait du ralentissement de la croissance dans la région.
En quelques mois, la Catalogne est passée d’un des moteurs fondamentaux de la reprise espagnole à un fardeau pour l’économie du pays, avec une croissance ralentie de 0.4 à 0.5% au quatrième trimestre, pour une région qui fournit 19% du Produit Intérieur Brut national.
Luis de Guindos a attribué ce ralentissement de la croissance dans la région à « l’énorme incertitude, inquiétude et perte de confiance générées par les décisions du précédent gouvernement » régional de l’indépendantiste Carles Puigdemont.
Ces décisions sont le vote en septembre 2017 par les trois partis séparatistes des lois de « déconnexion » avec l’Espagne, l’organisation d’un référendum d’autodétermination interdit le 1er octobre, marqué par des violences policières, et la proclamation unilatérale de l’indépendance d’une « République catalane » le 27 octobre.
Selon les données officielles publiées juste avant les élections du 21 décembre, plus de 3 000 entreprises ont transféré leur siège social hors de la Catalogne, en raison de l’incertitude juridique qui entoure la région et 46% des patrons catalans ont gelé leurs investissements et 25% embaucheront moins que prévu.
Le chiffre d’affaires du tourisme, un secteur qui compte plus de 400 000 personnes, travaillant souvent en contrat précaire, a fortement chuté depuis octobre, ce qui en fait l’un des secteurs les plus affectés.