L’Espagne a retiré hier mardi à la surprise générale, les mandats d’arrêts européens lancés contre le président catalan destitué, Carles Puigdemont et quatre de ses anciens ministres régionaux, tous exilés en Belgique, où la justice s’apprêtait se prononcer sur la demande d’extradition espagnole le 14 décembre prochain.
Toutefois, le juge d’instruction de la Cour suprême siégeant à Madrid Pablo Llarena a maintenu le mandat d’arrêt espagnol contre eux, exposant ainsi les concernés à une arrestation s’ils revenaient en Espagne.
Cette décision des autorités espagnoles semble orientée par la volonté d’empêcher les cinq inculpés de reprendre part à la vie politique du pays, alors qu’ils sont tous candidats aux élections régionales du 21 décembre et que Carles Puigdemont aspire même à retrouver le poste de président de la région autonome de Catalogne dont il a été déchu.
Carles Puigdemont et les autres inculpés sont poursuivis pour «rébellion», «sédition» et «détournement de fonds publics» dans une enquête sur le processus qui a débouché le 27 octobre sur une proclamation unilatérale de la «République catalane» à Barcelone. En Espagne, la peine maximale pour «rébellion» est de 30 ans de prison.
Le vice-président déchu de la Catalogne, ainsi que l’ex-ministre de l’Intérieur et deux dirigeants de mouvements indépendantistes sont toujours en détention.
Mais lundi, le même juge d’instruction à Madrid avait ordonné la libération de six autres anciens ministres régionaux contre une forte caution.
L’accueil des libérés par leurs partisans aux portes de la prison dans la soirée de lundi n’était pas sans rappeler la libération, en 1976, de la sortie des derniers détenus politiques du franquisme, une image dont se serait passé le gouvernement de Mariano Rajoy.