Le président russe Vladimir Poutine a reçu hier jeudi à Sotchi, son homologue soudanais Omar el-Béchir, visé par deux mandats d’arrêt internationaux de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, génocide et crimes contre l’humanité.
Vladimir Poutine a accueilli Omar el-Béchir dans sa résidence d’été à Sotchi, une station balnéaire russe sur les bords de la mer Noire.
Les deux hommes ont discuté des relations bilatérales et de la coopération économique et militaire. Le président soudanais en a profité pour demander l’aide de la Russie contre ce qu’il a appelé les «actes agressifs» des Etats-Unis.
Omar el-Béchir estime que les Etats-Unis sont responsables de la division de son pays. Le président soudanais fait passer le soutien qu’il demande par une coopération militaire renforcée de son pays avec Moscou avec notamment l’achat d’armement russe en vue de « rééquiper ses forces armées ». En échange, le Soudan propose à la Russie de lui servir de relais sur le continent africain.
Cette demande a été accueillie favorablement par l’homme fort du Kremlin mais aucune annonce concrète n’a pour le moment été faite sur d’éventuelles signatures de contrats. Les deux pays compteraient également développer leurs relations commerciales.
Le président soudanais est sous le coup de deux mandats d’arrêts internationaux émis par la Cour pénale internationale (CPI) en 2009 et en 2010 pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au Darfour, une province de l’ouest du Soudan en proie depuis 2003 à une guerre civile qui a fait 330 000 morts selon l’ONU.
La réduction de ses déplacements qui en a découlé ne l’empêche pas cependant de se déplacer dans certains pays « amis » sans être inquiété. Ces mandats d’arrêts qui n’ont été mentionné à aucun moment au cours de l’entretien entre les deux présidents.