Le président de l’exécutif catalan Carles Puigdemont s’est gardé ce jeudi après une session du parlement catalan, de proclamer l’indépendance de la Catalogne, mais il a écarté l’organisation d’élections régionales anticipées, estimant que le gouvernement de Mariano Rajoy ne lui offrait pas «de garanties suffisantes».
La position ambiguë du président catalan s’explique par la pression qu’il subit, notamment au sein même de sa majorité qui semble être un peu divisée, et qui fait planer un climat d’incertitude sur l’avenir de la Catalogne.
Au sein de la majorité indépendantiste catalane, certains sont favorables à une déclaration unilatérale de l’indépendance alors que d’autres préfèreraient la convocation d’élections anticipées, ayant pour but d’éviter la mise sous tutelle des institutions catalanes, ce que peut faire dès aujourd’hui le Sénat de Madrid.
En conséquence, la confusion continue à régner dans la crise catalane avec le gouvernement central de Madrid et régional de Barcelone qui, malgré leurs ultimatums à répétition, ne semblent pas vouloir s’engager ni l’un ni l’autre, sur la voie de non-retour que supposerait la mise sous tutelle de la Catalogne. Le dénouement final devrait avoir lieu aujourd’hui.
Le Sénat à Madrid a prévu de débattre de l’article 155 de la Constitution espagnole qui donne au gouvernement du Premier ministre Mariano Rajoy le pouvoir de destituer l’exécutif catalan et de contrôler, entre autres, la police et les médias publics.
La mise sous tutelle de la Catalogne est une mesure exceptionnelle que craint la majorité de la classe politique espagnole et son issue est des plus incertaines.
L’Etat espagnol n’a qu’une présence discrète dans cette région jouissant d’un large pouvoir autonome et la réaction de la population catalane est également une grande inconnue.