En Espagne, comme dans plusieurs autres pays d’Europe, les voix sont de plus en plus nombreuses à s’élever cet été, contre le tourisme de masse et ses effets sur le cadre de vie des habitants, dont les manifestations de mécontentements sont souvent intimidantes.
Au début de ce mois, à Palma de Majorque, plusieurs manifestants ont fait irruption dans un restaurant touristique, fumigènes et confettis à la main. A la fin juillet, un bus de tourisme avait été attaqué par quatre personnes encagoulées, brandissant le slogan «le tourisme tue les quartiers».
Depuis le début de l’année, pas moins de sept hôtels de Barcelone ont été la cible d’actions « anti-tourisme » soutenues par le CUP, le parti d’extrême gauche indépendantiste.
Les protestataires dénoncent notamment la flambée des prix du loyer, la saturation des espaces publics ou encore la dégradation de l’environnement. Et la tendance devrait se poursuivre un moment encore. Une nouvelle marche anti-tourisme est prévue pour le 17 août prochain à San Sebastian, dans le nord du pays, coïncidant avec l’organisation d’une grande fête culturelle basque.
En 2016, l’Espagne a accueilli 75.6 millions de touristes. Le tourisme constitue une source importante de revenus pour l’économie du pays, représentant 11.2% du Produit Intérieur Brut et faisant vivre 2.5 millions de personnes. Mais ses travers semblent désormais prendre le pas sur les bénéfices qu’il procure.
Ce sentiment hostile au tourisme de masse se répand en Europe. Des manifestations semblables se sont tenues à Dubrovnic en Croatie, ainsi qu’à Venise et à Rome, en Italie.