Des milliers d’universitaires indiens, professeurs et étudiants sont descendus hier mercredi dans les rues d’une vingtaine de villes du pays, pour protester contre la promotion croissante, par le gouvernement indien, de mythes religieux hindous pour décrédibiliser des vérités historiques ou scientifiques.
Dans la capitale New Delhi, une sorte de cortège funèbre d’environ 200 chercheurs a défilé silencieusement dans le centre-ville, dénonçant avec des pancartes multicolores la mort de l’esprit scientifique face aux superstitions religieuses.
Les manifestants ciblent particulièrement le Premier ministre du pays, Narendra Modi, à qui ils reprochent de défendre publiquement des thèses religieuses contestables, dans le but de servir ses idées politiques.
Le Premier ministre, fondamentaliste hinou, a, depuis son arrivée au pouvoir en 2014, défendu publiquement plusieurs thèses religieuses très controversées.
A titre d’exemples, des fonds publics sont maintenant consacrés à des recherches sur les vertus de la bouse de vache sacrée, alors que des étudiants en thèse manquent de moyens.
Ces dernières années, au Congrès annuel de la Science, des thèses ont été avancées, sans la moindre base scientifique, selon lesquelles il y avait il y a 9 000 ans en Inde des avions pouvant voyager entre les planètes, ou encore que la civilisation védique pratiquait il y a trois millénaires la fécondation in vitro.
Les scientifiques s’inquiètent également de ce que des idéologues hindouistes ont été nommés à la direction de plusieurs institutions publiques et d’Etats charnières du pays.
La mobilisation d’hier en Inde ressemble beaucoup à la Marche organisée en avril dernier dans le monde entier à l’appel des scientifiques américains, inquiets des positions doctrinaires de l’administration Trump. Cette « marche internationale pour la science » avait rassemblé plus d’un million de personnes à travers le monde.