Le président de la fédération hôtelière espagnole CEHAT, Ramon Estalella, a révélé que le nombre de fausses plaintes de la part de touristes britanniques pour intoxication alimentaire avait atteint en 2016-2017, la barre des 10.000 plaintes, précisant que les plaignants espèreraient obtenir un remboursement de leur séjour.
Les Britanniques sont les visiteurs étrangers les plus nombreux en Espagne. Pas moins de 16 millions de Britanniques ont visité le Royaume ibérique en 2016.
La loi de défense des consommateurs au Royaume-Uni accorde non seulement un délai de trois ans aux plaignants pour déposer leur plainte, mais elle n’exige également pas de certificat médical prouvant la maladie ou l’intoxication alimentaire.
Tous ces éléments contribueraient à une amplification du phénomène de fausses plaintes en Espagne, dont le nombre n’a été que de 600 plaintes pendant la saison 2015-2016.
D’autres destinations, comme la Turquie sont également touchées par ce phénomène. Face à ces plaintes, les hôtels faisaient jusque-là des accords à l’amiable pour éviter de longs parcours judiciaires devant la justice britannique.
Mais les choses semblent sur le point de changer. A la suite d’une réunion en mai avec l’ambassade britannique en Espagne pour dénoncer cette pratique, le ministère des Affaires étrangères du Royaume-Uni a prévenu les voyageurs que les fausses plaintes sont passibles de poursuites pénales.
L’ABTA (Association britannique d’agents de voyage) a lancé une campagne « Arrêtez la fraude sur les maladies », faisant savoir que ces escroqueries auront au final des répercussions sur le coût des voyages. Les hôteliers espagnols ont de leur côté pris la décision de mettre en place des détectives privés pour faire face à ces fausses plaintes.