Le Maroc a ouvert ses frontières aux réfugiés syriens refoulés par son voisin, l’Algérie, et qui vivaient dans des conditions déplorables, bloqués pendant près de deux mois dans un no man’s land entre les deux pays.
C’est un geste humanitaire, entrepris à l’initiative du Roi Mohammed VI en ce mois sacré du Ramdan, et qui marque le début d’une nouvelle vie pour des ces 13 familles de réfugiés syriens.
Les 28 réfugiés restés coincés pendant deux mois à la frontière maroco-algérienne, ont été transportés, mardi soir, en autocar à Bouarfa, à 100 kilomètres de Figuig, où ils ont passé la nuit, logés à la mairie de la ville et accueillis par le gouverneur.
Hier mercredi, ils ont pu rencontrer les membres du collectif de Figuig et Bouarfa de soutien aux réfugiés, qui les a notamment aidés pendant les deux mois passés dans le désert, en leur apportant de la nourriture quand ils le pouvaient.
Ils ont été acheminés plus tard dans la soirée, jusqu’à Rabat, la capitale du Royaume, où ils ont été reçus au siège du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), autours de 21h30 avant d’être logés provisoirement dans des appartements.
Dès ce jeudi, ils devraient commencer à s’enregistrer auprès du bureau marocain du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), à Rabat. « Le HCR a proposé au gouvernement marocain de participer à la prise en charge de ces réfugiés, et de trouver des solutions durables pour eux », explique Jean-Paul Cavaliéri, représentant du HCR dans le royaume chérifien.
Certains de ces réfugiés syriens, qui ont déjà de la famille au Maroc, devraient pouvoir bénéficier du regroupement familial. D’autres par contre, souhaitent rejoindre leur famille en Europe. «On va travailler avec les pays en question sur la base du principe de la réunification des familles», explique Cavaliéri.
En attendant, le HCR mettra en place son programme d’assistance pour les réfugiés en contribuant à leur hébergement à Rabat. «Le Maroc n’ayant pas de camp de réfugiés, nous avons des lieux destinés aux personnes vulnérables qui ont besoin d’un logement temporaire», ajoute le représentant onusien, qui n’a pas manqué de saluer le geste du souverain marocain, qui selon lui, fait là, une preuve d’une immense générosité.
« C’est vrai que nous sommes passés par une période critique, et l’initiative de les accueillir est louable. Mais il faut continuer le suivi, s’assurer qu’ils complètent leur dossier de demande d’asile et garantir leur droit à la libre circulation, à la santé, à un logement digne, etc.», dixit de son côté, le directeur exécutif d’Amnesty International Maroc, Salah Abdellaoui.
Les ressortissants syriens font partie du plus gros contingent de réfugiés établis au Maroc, avec un effectif de 3.478. Après s’être enregistrés auprès du HCR, ces réfugiés seront auditionnés par la commission interministérielle de régularisation, et recevront un récépissé des autorités marocaines, qui confirme leur enregistrement et les protège du refoulement.