La police criminelle allemande a recours depuis quelques semaines à une grille d’analyse permettant de détecter les terroristes potentiels, dont les djihadistes. Cette méthode a été élaborée en Suisse.
Reposant sur un questionnaire, auquel les forces de l’ordre sont à même de répondre avec les renseignements à leur disposition, le système baptisé « RADAR-iTE » évalue le risque qu’un suspect commette un attentat, a expliqué dimanche l’Office fédéral allemand de police criminelle (BKA). Il faut noter que ce risque peut s’avérer « modéré », « supérieur à la moyenne » ou « élevé ».
Cette méthode a été mise au point par le scientifique suisse Jérôme Endrass, qui est chef suppléant du service psychiatrique et psychologique à l’Office d’exécution des peines du canton de Zurich et enseignant à l’Université de Constance. Cette grille est faite de sorte que les deux derniers niveaux de risque (« supérieur à la moyenne » et « élevé ») comprennent un nombre limité de suspects pour que des investigations plus approfondies puissent être menées sur chacun d’eux.
Selon les conclusions du Pr Endrass et de ses collaborateurs, la relation de l’individu à la violence constitue le facteur déterminant et non le lien avec l’extrémisme ou la religion. Ainsi, afin d’identifier les suspects les plus dangereux, la grille d’analyse va considérer plusieurs renseignements qui pourraient indiquer une disposition à la violence, comme, à titre illustratif, la fascination pour les armes. Ensuite, une légère affinité avec l’extrémisme religieux amènera le système à catégoriser une personne comme extrêmement dangereuse.
Actuellement, 570 personnes sont considérées comme « à risque » en Allemagne, d’après les évaluations de la KBA.