Le ministre français de l’Intérieur, Gérard Colomb a annoncé la mise en place d’ici trois à quatre mois, d’une mesure pour sanctionner l’usage ou la détention de cannabis par une simple contravention au lieu d’une peine carcérale.
Cette annonce, qui sonne comme le coup d’envoi d’une campagne pour la dépénalisation de la consommation de cannabis dans l’Hexagone, était l’une des promesses de campagne du président Emmanuel Macron.
Les premiers à se réjouir de cette annonce sont les policiers. Le syndicat de police UNSA a déclaré que l’utilisation de PV électronique pour les fumeurs de cannabis rendrait l’établissement des contraventions instantané et libérerait des millions d’heures pour les agents qui pourraient «s’occuper de tâches beaucoup plus importantes».
L’UNSA met également en avant le fait que la législation actuellement en vigueur n’avait «jamais démontré la moindre efficacité en matière de lutte contre les trafics».
Actuellement, le cannabis est interdit en France, et ce depuis 1970. Les contrevenants risquent au maximum un an de prison et 3.750 euros d’amende. Mais, en 2014, 17 millions de personnes disaient avoir déjà fumé du cannabis dans leur vie et, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, 700.000 en consommeraient quotidiennement. La France fait d’ailleurs partie des 5 pays qui consomment le plus de cannabis.
Avec la nouvelle mesure que compte mettre en œuvre le gouvernement, la contravention pourrait être de niveau quatre, à 90 euros. Mais les trafiquants, eux, encourent toujours la prison. Par ailleurs, cette mesure pourrait conduire au vrai débat sur la dépénalisation réglementée de la consommation du cannabis en France.