Aussitôt mise en place, la nouvelle diplomatie française a fait savoir la semaine dernière qu’elle appelait à la création d’une armée nationale libyenne sous le commandement du maréchal Haftar, dont l’armée a été la cible la semaine dernière, d’une attaque particulièrement meurtrière.
Pour célébrer le 16 mai dernier le troisième anniversaire du déclenchement de son opération Karama, le maréchal Haftar a organisé dans son fief de l’Est libyen, un imposant défilé militaire.
Plus que pour simplement commémorer l’événement, ce défilé a été également perçu comme un message à l’intention des chancelleries occidentales témoignant de la puissance des forces sous son commandement.
En effet, le maréchal a sous ses ordres une armée qui compte de nombreux soldats de l’Ouest et du Sud, et même des officiers originaires de Misrata et de Zintan. Son message semble avoir été bien reçu par la nouvelle diplomatie française, à un moment où les luttes inter-libyennes favorisent le développement des groupes terroristes et des passeurs de migrants clandestins.
En plus de la nomination de Jean-Yves Le Drian à la tête de la diplomatie française, le camp du maréchal Haftar se réjouit également de celle de Franck Paris, qui est passé par le ministère de la Défense et connaît donc bien la situation sur le terrain en Libye, comme conseiller aux affaires africaines à l’Elysée.
Se voir ainsi soutenu par la France pouvait difficilement mieux tomber pour les forces du maréchal Haftar, dont une base a été attaquée la semaine dernière. L’attaque de cette base, située dans le Sud du pays et qui a fait selon les diverses sources entre 75 et 141 morts. Elle a été menée par une force loyale au gouvernement d’union nationale de Fayez al-Sarraj, au risque de paralyser le processus déjà boiteux de la réconciliation inter-libyenne.