Le procureur de la ville italienne de Syracuse, Francesco Paolo Giordano, et plusieurs ONG qui secourent ou défendent les migrants ont comparu mardi, devant la commission de défense du Sénat italien dans le cadre d’auditions suite à une polémique qui enfle depuis quelques jours sur la complicité de certaines ONG avec les passeurs des migrants.
En fait, Carmelo Zuccaro, le procureur de Catane, en Sicile, avait fait allusion à de possibles accointances entre les ONG humanitaires et le crime organisé pour les opérations de sauvetage de migrants en mer Méditerranée, une position qui a été appuyée publiquement par le chef de la diplomatie italienne, Angelino Alfano.
Ces propos ont également donné du grain à moudre à la Ligue du Nord, la formation politique populiste selon laquelle les passeurs tirent profit du transfert, sur des ports italiens, de centaines de milliers de migrants sauvés en mer.
En revanche, le président du comité parlementaire italien pour la sécurité de la République a affirmé qu’il n’existe « aucun dossier du renseignement italien qui atteste de liens entre les ONG et les contrebandiers».
De son côté, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés s’est contenté de rappeler que «le secours en mer était un impératif absolu».
Quant aux représentants de Médecins Sans Frontières (MSF), ils ont dit aux sénateurs italiens que leurs navires de secours ne sont entrés que cinq fois dans les eaux territoriales libyennes et ce, toujours dans un contexte exceptionnel. Selon Loris De Filippi, le responsable de cette ONG en Italie, MSF est «profondément indignée» par ces accusations.