Déçus par le soutien apporté par une bonne partie des Turcs d’Allemagne au renforcement des pouvoirs du chef d’Etat turc, Recep Tayyip Erdogan, certains députés allemands ont envisagé la suppression de la double nationalité en relançant le débat sur l’intégration des Turcs en Allemagne.
Les 1,4 millions d’électeurs de la communauté turque d’Allemagne se sont prononcés à 63 % en faveur du «oui» à la réforme constitutionnelle souhaitée par le dirigeant turc. Plus globalement, le «oui» l’a emporté à 51,4 % en Turquie.
A en croire certains spécialistes, beaucoup de Turcs résidant en Allemagne proviennent de régions rurales et conservatrices de leur pays d’origine à l’instar de l’Anatolie, où le «oui» a été plébiscité.
Les mêmes experts ont également évoqué les relations entre la principale fédération de mosquées d’Allemagne, Ditib, et l’AKP, formation politique islamo-conservatrice au pouvoir en Turquie.
Certaines personnalités politiques allemandes jugent que la fidélité de nombre de Turcs d’Allemagne au chef d’Etat turc, autoritaire de l’avis de beaucoup d’Européens, équivaut à rejeter les valeurs démocratiques européennes.
«Ceux qui, dans un pays libéral comme l’Allemagne, votent pour abolir la liberté en Turquie ou pour la restreindre, n’ont manifestement pas accepté nos valeurs», a déclaré le leader du FDP (centre), Christian Lindner.
Par ailleurs, certains cadres de la mouvance conservatrice au pouvoir outre-Rhin, dont l’élu bavarois Stephan Mayer, ont appelé à restreindre la double nationalité pour les binationaux vivant en Allemagne.