Le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda a laissé entendre dernièrement que son pays n’avait pas l’intention de conclure avec l’Algérie un nouveau contrat à long terme de livraison de gaz afin d’éviter les «mauvaises surprises».
Calenda a évoqué l’importance stratégique pour l’Italie du projet du gazoduc Transadriatique (TAP), qui devrait permettre d’acheminer le gaz naturel azerbaïdjanais vers le continent européen.
«Le choix du gazoduc TAP aura un effet positif pour la sécurité de l’approvisionnement, la diversification des sources de gaz, la croissance du nombre de fournisseurs qui sont en concurrence dans les marchés italien et européen et notamment le prix», a-t-il affirmé d’après des médias azerbaïdjanais.
Le ministre italien du Développement économique a particulièrement insisté sur l’importance de la multiplication des sources d’approvisionnement et des itinéraires que doit assurer son pays pour éviter tout «contretemps». «A présent, l’Italie importe 45 % du gaz russe, a-t-il indiqué, précisant que les autres grands fournisseurs sont l’Algérie et la Libye mais qui demeurent de l’avis des autorités de Rome, «des régions instables».
Rappelant que ces accords à long terme avec l’Algérie arrivent à terme en 2019, Calenda a souligné qu’après cette échéance, l’Italie aurait un déficit de 14 milliards de m3 de gaz, affirmant que de ce point de vue, «TAP est un projet crucial».
Après avoir en effet exporté vers l’Italie 6.13 milliards m3 au premier semestre 2016, soit une hausse de 87,5%, l’Algérie a retrouvé son rang de deuxième fournisseur de gaz en Italie derrière la Russie, après une régression au 5e rang l’année précédente, devancée par la Russie, les Pays-Bas, la Norvège et la Libye.
La suspension par ses approvisionnements en gaz algérien, mettra ainsi très mal à l’aise l’Algérie qui tire plus de 95% de ses recettes extérieures des hydrocarbures, et dont l’économie est dans une mauvaise passe depuis la chute des cours du pétrole en 2014.