Dans un manifeste lu à Bilbao par l’élue socialiste Rafaela Romero, les partis politiques du Pays basque espagnol, à l’exception du Parti populaire (conservateur), ont affiché hier mercredi, leur soutien à la cérémonie qui symbolisera samedi à Bayonne, dans le sud-est de la France, le désarmement de l’ETA, demandant le soutien de Madrid et Paris.
Ces partis ont appelé les gouvernements espagnol et français à faciliter la finalisation du désarmement de l’ETA, un acte qui doit permettre de «refermer une étape du passé» et «d’avancer vers un avenir centré sur la cohabitation». Ce désarmement consistera en principe en la transmission à la justice française d’informations sur la localisation des caches d’armes d’ETA, situées essentiellement en France.
Mais Madrid, par la voix de son ministre de l’Intérieur, Juan Ignacio Zoido, a réagi à l’appel des partis politiques du Pays basque espagnol en réaffirmant sa position habituelle selon laquelle «le seul chemin possible pour l’ETA est la dissolution, la remise des armes, la repentance et la réparation du tort causé».
Le gouvernement espagnol n’entend pas céder à la demande des proches des détenus de l’ETA qui réclament des rapprochements et des libérations conditionnelles pour ceux qui sont malades.
L’ETA a annoncé en octobre 2011, renoncer définitivement à plus de 40 ans de lutte armée pour l’indépendance du Pays basque et de la Navarre, des années de violences qui ont causé la mort de 829 personnes.
Mais le mouvement refusait depuis le désarmement unilatéral et la dissolution exigés par Madrid et Paris, demandant une négociation sur le sort de ses prisonniers dans les deux pays, au nombre de 350 détenus, avant que le gouvernement basque n’annonce le 18 mars dernier que l’organisation était prête à se désarmer sans conditions.