Air France se dirige vers un weekend mouvementé. Les hôtesses et stewards de la compagnie sont appelés à la grève demain samedi pour trois jours. Selon les syndicats à l’origine du mouvement, celui-ci est essentiellement censé protester contre un projet de filiale qui menace à terme leurs emplois et conditions de travail.
Ce projet de filiale, baptisée provisoirement « Boost » doit être concrétisé prochainement par Air France. Pour la compagnie aérienne française, il s’agit de transférer sur cette filiale les lignes moyen et long-courriers actuellement non rentables sur Air France, voire d’ouvrir de nouvelles routes, grâce à des coûts d’exploitation moindres. Le modèle économique de cette filiale repose principalement sur l’embauche de PNC (Personnels navigants commerciaux) rémunérés « au prix du marché », c’est-à-dire 40% moins cher que dans la compagnie française historique. Les syndicats de PNC d’Air France, pas associés aux négociations sur « Boost », craignent que l’activité d’Air France ne soit aspirée progressivement au profit de la filiale à coûts réduits, malgré les garanties apportées par la direction. Les syndicats protestent également contre la négociation imposée aux PNC depuis quelques mois qui instaure une véritable cure d’austérité avec des objectifs de gains de productivité qu’ils jugent inacceptables.
Sur son site Internet, Air France a prévenu qu’il pourrait être contraint de limiter le nombre de clients à bord de certains vols, dans le but de pouvoir assurer un nombre maximal de vols avec une composition d’équipage réduite. La précédente grève chez Air France, menée l’été dernier également par cinq syndicats, avait conduit à supprimer 1 400 vols en une semaine, jusqu’à 20% de vols annulés par jour, soit une perte évaluée à 90 millions d’euros.