Le général Paul Selva, un haut responsable militaire américain a déclaré hier mercredi devant une commission du Congrès que la Russie a déployé des missiles de croisière visant l’Europe occidentale, une action qui constitue une violation du traité de 1987 sur les FNI (Forces nucléaires intermédiaires).
L’information avait été révélée mi-février par le New York Times, mais pas encore confirmée officiellement par l’administration américaine. Le quotidien américain soutenait que les Russes ont installé leurs missiles dans la région de Volgograd, dans le sud de la Russie, et sur un second site non identifié. D’après le général Paul Selva, ces missiles présentent un risque pour la plupart des installations américaines en Europe. Il accuse les Russes de les avoir délibérément déployés pour menacer l’Otan et les installations de l’Otan. Le général américain a précisé que le Pentagone était en train de définir des options possibles pour réagir à ce déploiement, sans plus de détails. Mais déjà des voix s’élèvent aux Etats-Unis pour réclamer un renforcement de l’arsenal nucléaire américain en Europe. La Russie nie avoir violé le traité sur les FNI, retournant l’accusation contre les Etats-Unis qui ont déployé en Pologne et en Roumanie un système de défense anti-missiles qui pourrait, le cas échéant selon Moscou, lancer des missiles de portée intermédiaire vers son territoire.
Ce regain de tension entre les Etats-Unis et la Russie représente un bond en arrière inquiétant. Le traité FNI a été négocié et signé par les présidents américain Ronald Reagan et soviétique Mikhaïl Gorbatchev, mettant ainsi fin à la crise dite des euromissiles provoquée par le déploiement par l’Union soviétique de missiles nucléaires SS-20 menaçant les capitales d’Europe de l’Ouest. Il avait entraîné la destruction d’environ 2 700 missiles d’une portée de 500 à 5 500 kilomètres.