L’Ukraine a demandé hier lundi à la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute instance judiciaire des Nations unies, d’ordonner à Moscou de cesser de financer et d’équiper les séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine.
L’Ukraine, qui avait déposé sa plainte en janvier, met en cause la Russie pour son soutien au «terrorisme» dans le conflit avec les rebelles séparatistes dans sa partie orientale, pour sa «responsabilité» dans le crash du vol MH17 de la Malaysia Airlines abattu par un missile en juillet 2014 dans l’est de l’Ukraine et pour l’annexion de la Crimée.
Kiev espère que l’audience entamée hier par la CIJ permettra de démontrer que Moscou viole le droit international par son soutien aux rebelles. De plus, l’Ukraine estime que la Russie viole la convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciales en soumettant systématiquement les Tatars de Crimée à de mauvais traitements et en réprimant l’expression politique et culturelle de leur identité.
L’importante délégation russe présente sur place à la CIJ n’a fait aucun commentaire à l’issue des trois heures d’audience, mais doit présenter ses arguments ce mardi, pour contester les accusations ukrainiennes.
La Russie a toujours nié avoir fourni du matériel militaire aux séparatistes ukrainiens et avoir envoyé des soldats dans l’est de l’Ukraine, comme elle a démenti être impliquée d’une manière ou d’une autre, dans le crash du vol de la Malaysia Airlines et mis en avant le référendum, largement soutenu il y a deux ans, par les Criméens, pour justifier l’annexion de leur péninsule.
Au total, quatre journées d’audience sont prévues. Il faut à la CIJ plusieurs années pour examiner les plaintes et si ses arrêts ont un caractère contraignant et ne peuvent faire l’objet d’appels, la Cour ne dispose pas concrètement de moyens pour les faire appliquer.