La Chine et la Russie ont opposé hier mardi leur veto au Conseil de sécurité des Nations unies à un projet de résolution préparé par Paris et Londres et qui prévoyait des sanctions contre la Syrie pour l’utilisation d’armes chimiques contre sa population civile.
Neuf des 15 membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de la résolution. La Bolivie s’est prononcée contre le texte tandis que l’Ethiopie, l’Egypte et le Kazakhstan se sont abstenus. Le texte a été rédigé dans le sillage de la publication des conclusions de la mission d’enquête conjointe des Nations unies et de l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) selon lesquelles les forces gouvernementales syriennes étaient responsables de trois attaques au chlore et les djihadistes de l’Etat islamique avaient utilisé du gaz moutarde. Paris et Londres ont déploré le rejet de leur projet de résolution.
Les vétos d’hier étaient le septième de Moscou à une résolution sur la Syrie et le sixième de la part de la Chine. Ils illustrent le blocage général qui entoure le dossier syrien, en plus des pourparlers de paix qui s’enlisent à Genève. Mais le vote d’hier est marquant pour une autre raison. Il s’agit du premier grand désaccord entre Washington et Moscou depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Les deux pays sont impliqués sur le terrain en Syrie, les Etats-Unis à la tête d’une coalition internationale luttant contre le groupe djihadiste Etat islamique et la Russie en soutien de son allié le président syrien Bachar al-Assad.