La branche française d’Amnesty International a dénoncé le renvoi presque systématique vers le territoire italien de migrants arrivant dans le sud-est de la France.
D’après cette ONG de défense des droits de l’Homme, cette opération est effectuée sans examen de la situation de ces migrants, contrairement à ce que prévoit la législation française. Il s’agit ainsi d’une «atteinte au droit d’asile», entre autres, celui des mineurs isolés.
« Les personnes contrôlées à la frontière se retrouvent en majorité privées de toute possibilité de faire valoir leurs droits, notamment celui de solliciter l’asile », rapporte Amnesty par voie de communiqué. Et d’ajouter que « les enfants sont renvoyés au même titre que les adultes, de façon expéditive et sans possibilité d’exercer leurs droits ni même d’être accompagnés » par un adulte les représentant légalement.
Cette ONG s’est basée sur des récits d’avocats ainsi que des observations, des témoignages et des éléments émanant d’autres organismes de la société civile. De son avis, « les autorités auraient une interprétation abusive de la notion d’enfant ‘non accompagné’ », jugeant qu’un enfant n’entre pas dans cette catégorie « dès lors qu’il serait entouré d’adultes ».
«Qui dit contrôle des frontières, dit tentative de passer autrement, donc recours à des réseaux plus ou moins criminels. Et généralement les premières victimes de ces réseaux sont des enfants», a soutenu, devant la presse, Jean-François Dubost, coordonateur d’une mission d’observation d’Amnesty fin janvier dans l’espace frontalier entre la France et l’Italie.