Après avoir progressé de 1,7 % en décembre, l’inflation en Allemagne poursuit pour la première fois depuis juillet 2013, sa montée en raison de l’augmentation des coûts de l’énergie, d’après des chiffres provisoires rendus publics lundi par l’Office fédéral des statistiques Destatis.
L’Allemagne connaît une flambée des prix à la consommation. En janvier, l’inflation s’est élevée à 1,9 % en rythme annuel. Il s’agit de son niveau le plus haut en l’espace de trois ans et demi. Ce chiffre, qui a été publié lundi, pourrait provoquer le mécontentement des citoyens allemands, en plein débat sur l’utilité de réviser la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), estimée trop accommodante.
De son côté, la BCE s’est dite satisfaite d’avoir atteint son objectif d’une augmentation des prix inférieure à 2 % sur un an. Un des membres du Conseil des gouverneurs, Ewald Nowotny, a indiqué lundi que l’institut monétaire ne réviserait pas sa politique avant le mois de juin prochain et que les discussions en son sein ne porteraient pas sur un renforcement progressif de la politique monétaire ou «tapering».
De l’avis d’Ulrike Kastens, économiste de la banque privée Sal. Oppenheim, « les temps des taux d’inflation faibles en Allemagne est révolu ». Cette observatrice estime que l’augmentation des prix du pétrole va porter l’inflation au dessus de la barre des 2 % dans les prochains mois. Sur l’ensemble de l’année en cours, cet indicateur devrait correspondre à 1,8 %.
Pour ce qui est du mois de janvier, la hausse de l’inflation est due à l’augmentation des prix de l’énergie et des produits alimentaires. Une situation sur laquelle vont surfer les partisans du « BCE Bashing ». « Il est clair que l’augmentation de l’inflation, quels qu’en soient les moteurs, conjuguée à la faiblesse des taux d‘intérêt, conduit à des taux d’intérêt réels encore plus négatifs et pénalise les épargnants», déplore Carsten Brzeski, chef économiste chez ING.