Le gouvernement socialiste portugais vient d’être pour la première fois lâché par ses alliés de gauche au Parlement qui a rejeté ce mercredi, le projet de diminution d’une taxe sociale acquittée par les sociétés sur le salaire minimum.
Le socialiste Ferro Rodrigues, président de l’Assemblée de la république, le Parlement monocaméral portugais, a déclaré que les communistes et le Bloc de gauche, qui soutiennent le gouvernement minoritaire, ont voté contre la mesure, ainsi que les sociaux-démocrates du PSD, la principale formation d’opposition de centre droit, eux qui s’étaient abstenus lors de la précédente hausse du salaire minimum, également assortie d’une baisse des charges patronales.
Dans le cadre d’un accord conclu en décembre avec le patronat et une des deux confédérations syndicales portugaises, le gouvernement avait décidé d’augmenter le salaire minimum de 27 euros à 557 euros bruts sur 14 mois, à partir du 1er janvier 2017.
En contrepartie, les employeurs devaient voir leurs charges patronales portant sur les plus faibles salaires baisser de 1.25 point de pourcentage à 22.5%. Mais les communistes et le Bloc de gauche ont depuis longtemps exprimé leur opposition au fait de devoir dédommager les entreprises pour les augmentations su salaire minimum. L’exécutif portugais a aussitôt annoncé qu’il chercherait une solution alternative pour offrir une compensation aux entreprises.
Ce vote est donc loin d’être une surprise mais c’est la première fois que le gouvernement socialiste portugais est mis en minorité lors d’un vote au Parlement. Mais bien que les deux partis d’extrême gauche aient voté contre le projet socialiste, la coordinatrice du Bloc de gauche a déclaré peu après le vote qu’elle continuait à soutenir le gouvernement d’Antonio Costa. La survie de celui-ci, arrivé au pouvoir en novembre 2015 grâce au soutien du Parti communiste et du Bloc de gauche, n’est donc pas remise en question.