L’ambassadeur italien en Libye a présenté ses lettres de créance avant de commencer sa mission à Tripoli, bien que la situation du pays demeure précaire. L’Italie semble vouloir demeurer le premier partenaire de la Libye, même en pleine crise politico-militaire.
En raison de la situation sécuritaire en Libye, l’Italie avait été la dernière à y fermer, en février 2015, sa représentation diplomatique. A présent, Rome devient la première capitale européennne à rouvrir son ambassade dans l’objectif d’ « accélérer le processus de stabilisation dans le pays ».
Le gouvernement italien assimile la nomination d’un ambassadeur en Libye à un « signal fort » envoyé à cet Etat. Toutefois, Rome n’a pas détaillé son plan visant à protéger sa représentation diplomatique dans la capitale libyenne, qui est le théâtre des pires violences depuis 2015.
En fait, l’administration italienne vise, avant tout, à gérer en amont la crise migratoire. En clair, l’Italie souhaite restreindre le nombre de migrants qui atteignent ses côtes après avoir traversé la mer Méditerranée.
En effet, des milliers de voyageurs clandestins partent chaque jour de Libye par la mer. Et, parmi ces migrants, figurent parfois des djihadistes. A ce propos, une cellule du groupe Etat Islamique (EI) a été récemment découverte à Milan. Par ailleurs, le gouvernement italien a décidé d’expulser huit imams qui, d’après lui, prêchaient la haine dans les faubourgs de la même ville. A présent, Rome veut renvoyer les migrants clandestins classés dangereux.
De passage mardi à Tripoli, le ministre italien de l’Intérieur, Marco Minniti, a annoncé une « nouvelle phase de coopération » avec la Libye, axée autour de l’immigration irrégulière. Pour ce faire, l’Italie veut aider les gardes-côtes libyens à agir en menant des opérations sur les eaux territoriales libyennes.