Après avoir permis à plus de 5 millions de personnes de partir étudier à l’étranger, le programme européen Erasmus fête cette année ses 30 ans, symbole d’une réussite de l’Union européenne qui traverse actuellement une zone de turbulences.
Erasmus est né le 15 juin 1987, baptisé en mémoire d’Erasme, l’un des grands humanistes de la Renaissance. Il permettait à ses débuts aux seuls étudiants de partir suivre une année de cursus à l’étranger. Depuis, il n’a cessé de s’étendre, passant de 11 pays inscrits au départ à 33 pays participants.
Le succès d’Erasmus a dépassé le cadre académique, les résultats d’une étude publiée en 2014 révélent que, depuis son lancement, plus d’un million de bébés sont nés de couples formés lors de ces séjours d’étude. Quelque 27% des étudiants affirment aussi avoir rencontré leur conjoint pendant leur séjour à l’étranger.
Pourtant, malgré ces succès sur divers plans, l’avenir de ce programme plébiscité est aujourd’hui remis en question. Tout d’abord, le contexte de fortes contraintes budgétaires pose la question des moyens qui doivent être alloués dans un avenir proche au programme, alors que la demande ne cesse de croître. Ensuite, l’Union européenne, ébranlée par le vote de l’an dernier sur le Brexit, n’a jamais autant douté d’elle-même.
Bien que la prestigieuse université britannique d’Oxford et plusieurs autres universités du Royaume-Uni entendent rester aussi ouvertes qu’elles l’ont été par le passé, l’incertitude, notamment sur la date de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne n’aide pas à y voir clair. Les demandes d’inscription en provenance de l’Union européenne pour la célèbre université de Cambridge pour 2017 ont ainsi baissé de 14.1%.
Se voulant rassurant, le ministre britannique des Universités Jo Johnson a annoncé en octobre que les règles allaient rester inchangées pour les étudiants de l’Union européenne pour la rentrée 2017/2018, notamment en ce qui concerne les frais d’inscription.