Les autorités allemandes ont menacé dimanche de suspendre leur aide au développement aux Etats opposés au rapatriement de leurs ressortissants déboutés de leur demande d’asile, relativement aux anomalies révélées avec l’auteur de la récente attaque de Berlin.
Dans les colonnes du magazine Der Spiegel, paru ce week-end, le vice-chancelier allemand et président du parti social-démocrate, Sigmar Gabriel, a été on ne peut plus clair : « ceux qui ne coopèrent pas suffisamment ne peuvent pas espérer bénéficier de notre aide au développement », a-t-il déclaré. « Je soutiens pleinement cette idée », a indiqué dans le même sens, dimanche soir sur la chaîne de télévision ARD, le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière.
Il faut noter que cette mise en garde s’adresse en premier lieu à la Tunisie, pays d’origine d’Anis Amri, auteur présumé de l’attaque au camion-bélier survenu le 19 décembre dernier dans un marché de Noël de Berlin et ayant causé la mort de 12 personnes.
Elle s’adresse aussi de manière globale aux pays d’Afrique du nord. La demande d’asile en Allemagne de ce ressortissant tunisien avait été rejetée il y a plusieurs mois, mais l’administration allemande n’a pas été en mesure de procéder à son rapatriement faute de document d’identité en règle.
Le gouvernement allemand reproche aux autorités tunisiennes d’avoir refusé, durant plusieurs mois, de reconnaître la nationalité du jeune homme, ce qui a eu pour conséquences d’empêcher son retour. Des milliers de citoyens originaires des Etats maghrébins, qui n’ont quasiment aucune chance d’obtenir l’asile outre-rhin, sont présentement en situation similaire en Allemagne.