La nouvelle loi des Finances 2017 qui est entrée en vigueur le 1er janvier dernier en Algérie, a donné lieu à une grève des commerçants, initiée au moyen des réseaux sociaux. Ce mouvement s’est mué en émeutes dans diverses villes algériennes et particulièrement à Béjaïa, la capitale de la Kabylie.
Des manifestants ont lancé des pierres contre un bus lundi dernier à Béjaïa. Les images de cette attaque, filmée via un téléphone portable, ont été largement relayées sur les réseaux sociaux. L’arrêt de travail général qu’observent les commerçants de la wilaya (département) de Béjaïa, située à 228 km à l’est de la capitale, Alger, pourrait s’étendre jusqu’à vendredi.
Les boutiques étaient demeurées fermées lundi dernier pour protester contre l’augmentation des prix dans le cadre de la loi de finances 2017. Les manifestants, très jeunes pour la plupart, s’en sont pris aux monuments publics, qui symbolisent l’autorité de l’Etat, ce qui a abouti à une situation des plus confuses. Il y a eu des blessés aussi bien dans le camp des forces de l’ordre que dans les rangs des protestataires.
Selon le journal algérien El Watan, «un appel anonyme (à une grève générale) qui a fait son chemin depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, a réussi à fédérer l’essentiel de ce que compte Béjaïa comme commerçants de détail et de gros». Il est à noter que l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) n’y a pas pris part.
Dans la matinée de mercredi, l’ambiance demeurait délétère dans les localités concernées dans la wilaya de Béjaïa, d’autant plus que plusieurs incidents ont été enregistrés au cours de la nuit précédente. Toutefois, les échoppes rouvraient petit à petit.
La nouvelle loi de finances prévoit l’augmentation d’un bon nombre de taxes et d’impôts, parmi lesquelles la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui va de 17 à 19 %. De même, la taxe sur les produits pétroliers a été revue à la hausse, entraînant l’augmentation des prix des carburants à la pompe.