L’ambassadeur de la Grande Bretagne auprès de l’Union européenne (UE), Sir Ivan Rogers a démissionné ce mardi, critiquant le manque d’expérience de son gouvernement en matière de négociations multilatérales avant les discussions sur le Brexit.
Cette démission intervient moins de trois mois avant le déclenchement de la procédure de sortie «Brexit» du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Dans un long mail adressé au bureau qui représente le Royaume-Uni auprès de l’UE, Ivan Rogers pointe du doigt l’écart qu’il a observé entre la préparation de Londres et celle des institutions européennes pour négocier le Brexit.
Ivan Rogers avait été nommé en novembre 2013 par l’ancien Premier ministre, David Cameron, dont il était devenu l’un de ses principaux conseillers au cours des négociations du «deal» entre Londres et Bruxelles, qui fut finalement rejeté par les électeurs britanniques en juin 2016.
Fin connaisseur des dossiers européens, il aurait pu jouer un rôle de premier plan dans les négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, mais il avait été vivement critiqué ces dernières semaines, par les plus fervents partisans du Brexit qui lui reprochaient son pessimisme.
Selon des propos qui lui ont été attribués et qui ont fuité le mois dernier, Ivan Rogers avait expliqué aux ministres britanniques qu’aux yeux des 27 autres Etats membres de l’Union européenne, la signature d’un nouvel accord commercial entre le Royaume-Uni et l’UE post-Brexit, n’interviendrait pas avant une bonne dizaine d’années.
La démission surprise d’Ivan Rogers, qui devait en principe quitter son poste en octobre prochain, est un mauvais présage à trois mois seulement du probable début du Brexit.
Theresa May, la Première ministre conservatrice, doit activer l’article 50 du Traité de Lisbonne, qui doit ouvrir les négociations de sortie, avant la fin du mois de mars prochain. Il restera alors deux ans au Royaume-Uni pour quitter définitivement le bloc européen.