L’ex-chef d’Etat irakien Saddam Hussein a été exécuté par pendaison le 30 décembre 2006. Dix ans après sa disparition, son pays demeure perturbé par des divisions politiques et religieuses.
Pendant 24 ans, Saddam Hussein a régné de manière autoritaire sur l’Irak. Finalement, le dictateur a été renversé lors de l’invasion militaire américaine dans son pays, entamée en mars 2003 sur décision du gouvernement de George W. Bush. Le dirigeant irakien ne sera capturé qu’au mois de décembre de la même année. S’en suit un long procès devant un tribunal spécial irakien au terme duquel, en novembre 2006, l’ancien homme fort du pays sera condamné à la peine capitale pour « crime contre l’humanité ». Au cours de la même période, nombre de dignitaires de son régime seront exécutés. L’administration américaine a clairement voulu mettre une croix sur le passé en mettant à mort le système politique de l’Irak, qui reposait sur le Baas, seule formation politique à l’époque. Dans cette optique, de milliers de fonctionnaires et de militaires sont écartés.
Une décennie après la mort de Saddam Hussein, l’Irak se bat pour retrouver son intégralité territoriale. Son armée est actuellement engagée dans la bataille de Mossoul, deuxième ville du pays contrôlée, depuis juin 2014, par le groupe djihadiste Etat Islamique (EI). Ce mouvement a connu, en 2014, une ascension dans les provinces sunnites d’Irak. Celles-ci se sentaient marginalisées après l’exécution de Saddam Hussein, qui, lui-même, était de confession sunnite. Grâce à l’invasion américaine de 2003, la majorité chiite a pris le pouvoir. La rancœur de la minorité sunnite a donc favorisé l’installation de l’organisation de l’EI dans le pays. Les djihadistes ont même été parfois soutenus par d’ex-militaires ou cadres du régime de Saddam Hussein.