Le débat sur la nécessité d’étendre la vidéosurveillance aux lieux publics, est ravivé en Allemagne, une semaine après l’attaque au camion visant un marché de Noël de Berlin.
Un plan visant à étendre la surveillance par des caméras sur les lieux publics, a été présenté il y a une semaine. Ce projet était en cours de préparation depuis les attaques survenues en juillet dernier en Bavière et au Bade-Wurtemberg.
Une partie des citoyens allemands ne semble pas favorable à la généralisation de ce système de surveillance, d’autant plus que la constitution du pays veille scrupuleusement au respect de la vie privée, que ce soit sur les lieux publics ou en ligne sur Internet.
Jusqu’à l’heure actuelle, «la loi permettait uniquement de placer des caméras dans les lieux privés comme les banques, les magasins ou les gares mais pas dans la rue», d’après le porte-parole de la police de Berlin, Thomas Neuendorf.
La coalition de gauche à la tête de la capitale allemande, Berlin, a refusé d’étendre dans l’immédiat la vidéosurveillance dans la ville, à la suite de l’attentat du 19 décembre. Le 9 janvier prochain, le gouvernement régional étudiera un «paquet législatif pour la sécurité», a annoncé le ministre de l’Intérieur du land de Berlin, Andreas Geisel.
De son côté, Philipp Albrecht, un eurodéputé écologiste expert dans le domaine de la liberté civile sur Internet, a estimé sur sa page Twitter, que « la vidéosurveillance n’est utile qu’après coup, lorsque tout est fini». «Même dans ce cas, elle ne freine pas les terroristes», a-t-il ajouté.
Pour sa part, Wilhelm Heitmeyer, spécialiste de l’extrémisme violent, religieux ou d’extrême droite, juge que la vidéosurveillance encourage les crimes, «parce que non seulement ceux qui sont radicalisés n’ont pas peur de la mort et donc d’être rattrapés mais, en plus, les images sont la meilleure manière de faire du prosélytisme». Cet expert suggère plutôt, qu’il est urgent de «comprendre les phénomènes qui amènent une jeunesse sans avenir, à se radicaliser».