La commissaire européenne à l’emploi, Marianne Thyssen, a proposé que les allocations chômage soient prises en charge là où le bénéficiaire a presté, une proposition qui a été largement décriée au Luxembourg.
Interrogé par la presse, le ministre luxembourgeois de l’Emploi, Nicolas Schmit, n’a pas mâché ses mots : « je vois ce projet d’un œil extrêmement négatif », a-t-il déclaré. En clair, Mme Thyssen prône une prise en charge globale des allocations et plus seulement le différentiel sur trois mois, comme cela se fait à l’heure actuelle. Ce qui pourrait être onéreux pour le Luxembourg, où 170 000 frontaliers viennent travailler au quotidien.
La législation européenne en vigueur stipule que le pays où restait le salarié lui verse une indemnisation durant une période de cinq mois. Le Grand-Duché ne verse cette indemnité que pendant un trimestre à l’Allemagne, la Belgique et la France.
«C’est mon prédécesseur qui a négocié cela », a soutenu M. Schmit, affirmant néanmoins, que «cet arrangement est logique, car les frais sont beaucoup plus élevés pour le Luxembourg, en raison du grand nombre de frontaliers ».
Par la suite, le ministre luxembourgeois de l’Emploi a affirmé que cette question n’était pas seulement financière et de s’interroger «comment allons-nous contrôler si quelqu’un dans un pays voisin remplit les conditions nécessaires au versement de l’allocation de chômage et comment allons-nous empêcher le travail au noir ?».
La commissaire européenne à l’Emploi a confié à la presse, qu’«il y aura des contrôles pour vérifier si on postule et si on cherche activement du travail», une tache qui incombe, a-t-elle dit, à l’Etat membre où réside l’allocataire.