Le Mali et l’Union européenne ont signé dimanche à Bamako, un accord qui doit favoriser le retour des migrants maliens en situation irrégulière dans les pays de l’UE. Cet accord, le premier du genre, s’inscrit dans le cadre de la nouvelle approche migratoire de l’Union européenne.
Le document a été paraphé au nom de l’Union européenne par le chef de la diplomatie néerlandaise Bert Koenders, en compagnie de son homologue malien Abdoulaye Diop, à l’occasion d’une visite de travail du diplomate européen dans la capitale malienne. En contrepartie, l’Union européenne s’engage à lutter contre les causes profondes de la migration irrégulière en appuyant financièrement des projets de développement au Mali.
Des initiatives sont ainsi prévues pour aider les jeunes au travail, le renforcement des capacités des services de sécurité maliens et une meilleure collaboration avec les pays voisins afin de « lutter contre les réseaux de trafiquants d’êtres humains et améliorer le contrôle des frontières ». D’après les détails du contenu de l’accord, neuf projets totalisant un montant de 145.1 millions d’euros ont été adoptés entre les deux parties.
C’est la première fois que l’Union européenne établit des engagements aussi précis avec un pays africain à propos du retour des demandeurs d’asile refusés. Mais si la stratégie retenue dans le cadre de cet accord permet à l’Union européenne de lutter contre la migration irrégulière, elle ne fait pas l’unanimité au sein de la société civile et des organisations de soutien aux migrants au Mali.
Le collectif Bi-Ton (Association d’aujourd’hui), qui regroupe une quarantaine d’associations maliennes engagées notamment dans la lutte contre le chômage des jeunes, met en particulier l’accent sur l’apport considérable des maliens de l’extérieur dans le développement socioéconomique du pays.
Selon le ministère des maliens de l’extérieur, plus de quatre millions de Maliens, soit près de 20% des ressortissants du pays, vivent en dehors des frontières et sont une source importante de financement pour le pays.