Le gouvernement espagnol s’est donné un délai de deux années supplémentaires, soit jusqu’à la fin de 2019, pour privatiser Bankia, une banque sauvée de la faillite par un énorme apport d’argent public, après un retentissant scandale, rapporte une source gouvernementale espagnole.
Une loi approuvée en 2012 conditionnait le sauvetage de Bankia, dont l’Etat contrôle actuellement 65% du capital, par sa privatisation qui devait intervenir dans les cinq ans qui suivaient.
Néanmoins, précise la même source, une modification doit être présentée ce vendredi en conseil des ministres pour fixer un délai de deux ans avant la privatisation de Bankia, afin de «ne pas avoir de limites de temps et de favoriser au maximum, la récupération des aides publiques» versées en 2012 dans le cadre du plan de sauvetage de la banque.
L’objectif du gouvernement serait de trouver le « meilleur moment » pour privatiser la quatrième banque espagnole par la capitalisation à des conditions avantageuses.
Bankia est née en 2010 de la fusion de sept caisses d’épargne qui étaient déjà en difficulté, après l’éclatement de la bulle immobilière de 2008. La banque avait fait son entrée en Bourse en grande pompe en juillet 2011, mais l’opération avait tourné au fiasco, ruinant des centaines de milliers de petits actionnaires.
En quasi-faillite au printemps 2012, Bankia n’avait dû son salut qu’à sa nationalisation, recevant plus de 22,4 milliards d’euros d’aides publiques, soit plus de la moitié du sauvetage bancaire européen accordé à l’Espagne en 2012.
L’affaire s’est transformée en un retentissant scandale dans lequel Bankia et ses anciens dirigeants, dont l’ancien directeur du Fonds Monétaire International, Rodrigo Rato, sont poursuivis pour escroquerie, détournement de fonds et falsification des comptes.