Le Premier ministre conservateur Mariano Rajoy a annoncé hier jeudi la composition de sa nouvelle équipe. Ce gouvernement rajeuni compte cinq femmes, dont la vice-présidente du gouvernement Soraya Saenz, qui sera également chargée des relations avec les régions autonomes. Avec seulement 137 députés sur 350, Mariano Rajoy va diriger le gouvernement le gouvernement le plus minoritaire de l’histoire de l’Espagne.
Dans ce nouveau gouvernement, Luis de Guindos conserve le poste clé du ministère de l’Economie et de l’Industrie. Il s’occupera notamment de la coordination budgétaire avec l’Union européenne. Cristobal Montoro, docteur en Economie et universitaire de 66 ans, conserve également le portefeuille stratégique du Budget. Alfonso Dastis Quecedo, spécialiste de l’Europe de 61 ans et notamment représentant permanent de l’Espagne auprès de l’Union européenne depuis 2011, hérite du ministère des Affaires étrangères. Le ministère de la Défense revient à Maria Dolores de Cospedal, 50 ans, numéro deux du Parti populaire et celui de l’Intérieur à Juan Ignacio Zido, 59 ans.
Avec cette nouvelle équipe, Mariano Rajoy prévoit pour quatre ans encore de poursuivre sa politique d’austérité, décriée par la gauche. Dans le pays en sortie de crise économique, Luis de Guindos parie sur une poursuite de la croissance de 2.9% en 2016 contre 3.2% en 2015. Il a récemment reconnu que, pour réduire le déficit, le gouvernement devra faire de nouvelles coupes budgétaires, chiffrées par Bruxelles à environ 5.5 milliards d’euros.
La formation de ce gouvernement met un terme à un blocage politique qui aura duré dix mois. Par contre, elle ouvre une période de gestion très délicate pour son chef Mariano Rajoy. Celui-ci n’a pas de majorité absolue au Congrès et dispose donc d’une marge de manœuvre bien plus étroite que lors de ses précédents gouvernements depuis 2011. Il sera obligé de donner des garanties aux libéraux de Ciudadanos s’il veut faire passer les lois.